Château d'Époisses

Le Grand Condé et Époisses

Le Grand Condé et Époisses

Louis de Bourbon, prince de Condé, était le cousin de Louis XIV. Célèbre pour sa victoire de Rocroi, il rencontra Guillaume de Guitaut en 1647, au siège de Lérida, et en fit l’un de ses officiers. Lorsque Condé se jeta dans les intrigues de la Fronde, Guitaut ne le quitta pas et c’est lui qui, en 1659, présenta au roi la soumission du prince. Entre 1668 et 1675, Condé conquit la Franche-Comté en trois semaines, battit le prince d’Orange à Seneffe et sauva l’Alsace menacée par la mort de Turenne. Il acheva son existence à Chantilly. C’est lui qui avait arrangé le mariage de Guitaut avec l’héritière d’Epoisses. Celle-ci, à sa mort, lui laissa ses biens que le Prince restitua ensuite à Guitaut.

Le Grand Condé Louis II de Bourbon, prince de Condé, dit le Grand Condé, premier prince du sang, connu d’abord sous le nom de duc d’Enghien, né à Paris en 1621, de Henri II, prince de Condé, montra dans la carrière militaire un génie précoce. Nommé général en chef à l’âge de 22 ans (1643), il défit entièrement à Rocroy les Espagnols bien supérieurs en nombre et redoutables alors par leur infanterie. L’année suivante, il battit les Allemands à Fribourg; il gagna en 1645 contre Mercy la bataille de Nordlingen, et prit Dunkerque en 1646. Moins heureux en Catalogne, il ne put prendre Lérida; mais il remporta bientôt après en Artois, sur l’archiduc Léopold, la victoire de Lens, qui amena la paix avec l’Allemagne (1648). Pendant les troubles de la Fronde, Condé, qui avait d’abord défendu la cour, prit ensuite parti contre Mazarin. il fut alors arrêté (1650) et subit une détention de treize mois. Aussitôt qu’il fut libre, il ne songea qu’à la vengeance; il leva des troupes, marcha sur Paris, et défit le maréchal d’Hocquincourt à Bléneau près de Gien; mais il fut battu lui-même par Turenne au faubourg Saint-Antoine (1652). Après cette défaite, il passa dans les rangs des Espagnols; mais sans y ramener la victoire. La paix des Pyrénées (1659) le rendit à son pays d’origine. La guerre s’étant rallumée entre la France et l’Espagne, Condé conquit la Franche-Comté en trois semaines (1668). Il prit aussi la part la plus notable à la guerre de 1672 contre la Hollande, battit le prince d’Orange à Senef (1674), puis passa en Alsace pour défendre cette province contre Montecuculli après la mort de Turenne (1675).

Il passa ses derniers, jours dans une charmante retraite à Chantilly, cultivant les lettres et conversant avec Racine, Boileau et Molière. Il mourut en 1687. Ce général dut ses succès à son élan irrésistible et à d’heureuses inspirations, mais il ne ménageait pas le sang des soldats. Bossuet prononça sur son cercueil une oraison funèbre qui est restée un chef-d’oeuvre du genre. De tous les ouvrages écrits sur ce prince, le plus intéressant est l’Histoire de Louis de Bourbon, par Desormeaux, Paris, 1766-1768.